4.

 

Tous les trois mois, la garde chargée de surveiller les accès de la ville de Kahoun était entièrement renouvelée. Les soldats se répartissaient aux quatre coins et ne laissaient pénétrer dans la cité que les personnes connues et dûment autorisées à y séjourner. Certain d’être arrêté, Iker ne tenta même pas de franchir les barrages et se dirigea, le front haut, vers la demeure d’Héremsaf, son supérieur hiérarchique.

Avant d’être jeté en prison, condamné aux travaux forcés, voire exécuté, Iker dévoilerait à Héremsaf le fond de sa pensée. Ce serait sans doute inutile, puisque le haut fonctionnaire servait Sésostris. Mais à force de répandre la vérité sur le tyran, des prises de conscience s’effectueraient et un autre bras armé parviendrait à le supprimer.

Pour comparaître devant son juge, Iker s’était équipé du superbe matériel de scribe, cadeau de son professeur, le général Sépi. À son accusateur, il remettrait ses palettes, ses pinceaux, ses grattoirs, ses gommes et ses pots à encre.

Ainsi tirerait-il un trait définitif sur son passé.

Héremsaf dégustait un gratin de poireaux découpés en fines lamelles que séparait du fromage frais piqué d’ail. Quand Iker se présenta devant lui, il ne leva pas la tête et se concentra sur son plat favori.

Le visage carré, sa petite moustache taillée à la perfection, Héremsaf était l’un des personnages majeurs de Kahoun. Intendant de la pyramide de Sésostris II et du temple d’Anubis, il vérifiait chaque jour les livraisons de viande, de pain, de bière, de graisses et de parfums, scrutait les livres des scribes comptables, contrôlait les heures supplémentaires des employés et s’assurait de la juste répartition des nourritures. Levé tôt, couché tard, il oubliait jusqu’à l’idée de repos.

Iker lui devait son premier poste et ses promotions, assorties d’un conseil : « Rien ne doit échapper à ta vigilance. » Or, au cours d’un travail confié par son supérieur, Iker avait trouvé le manche d’un couteau marqué au nom du Rapide, le vaisseau qui le conduisait à la mort. Simple hasard ou bien Héremsaf le manipulait-il ? En refusant à Iker la possibilité de consulter les archives, il prouvait sa collusion avec le maire, séide de Sésostris. Pourtant, le scribe n’avait rien de précis à lui reprocher, sans savoir à quel jeu il jouait.

Aujourd’hui, Héremsaf ôtait son masque. Sa véritable stratégie consistait à tendre des pièges à Iker avec l’espoir qu’il commettrait une erreur fatale. Disposant d’informations décisives, il pouvait à présent porter le coup de grâce.

— Il faut qu’on parle, Iker.

— Je suis à votre disposition.

— Tu sembles bien nerveux, mon garçon ! Des soucis ?

— À vous de me le dire.

— Tu redoutes que je critique ton bilan, n’est-ce pas ? Eh bien, regardons-le de près ! Tu as résolu une délicate affaire de greniers, dératisé la ville, réhabilité d’anciens entrepôts et réorganisé avec une rapidité incroyable la bibliothèque du temple d’Anubis. Mon résumé te paraît-il correct ?

— Rien à ajouter.

— Une trajectoire fulgurante, n’est-ce pas ?

— À vous de juger.

— Même si tu as décidé de te montrer désagréable, tu ne modifieras ni mon avis ni ma décision.

— Je n’avais pas cette prétention. Voici mon matériel de scribe.

Héremsaf releva enfin la tête.

— Pourquoi veux-tu t’en séparer ?

Iker demeura coi.

— Sache, mon garçon, que je n’accepte aucun cadeau de quiconque ! Tu devrais t’excuser pour cette démarche stupide, mais ce n’est pas ton style. Bon, oublions ça… Si je formulais le moindre reproche contre le jeune scribe le plus doué de Kahoun, le maire m’infligerait un blâme. Le privilège qu’il t’accorde me paraît exorbitant, mais je suis contraint de m’incliner. Ne te prends quand même pas la tête ! Les jalousies ne manqueront pas et, à la moindre erreur, on ne te ratera pas. Sois donc extrêmement prudent et ne te vante pas de ta bonne fortune.

— Ma bonne fortune… À quoi faites-vous allusion ?

— À ton déménagement. Le maire t’offre une nouvelle maison, vaste et mieux située. Te voici propriétaire.

— Pourquoi tant de générosité ?

— Tu appartiens désormais à l’élite des scribes de Kahoun, mon garçon, et toutes les administrations de la ville te sont donc ouvertes.

— Dois-je continuer à m’occuper de la bibliothèque du temple d’Anubis ?

— Bien entendu, car de nouveaux manuscrits y seront transférés cette semaine. Tu es le plus apte à les classer. À mon avis, tu seras bientôt appelé à la mairie comme conseiller. Alors, je ne serai plus ton supérieur, et tu te débrouilleras seul face aux fonctionnaires en place depuis longtemps. Méfie-toi d’eux, ils n’apprécient pas les jeunes, susceptibles de prendre leur poste. Satisfait de ton domestique ?

— Sékari ? Je le considère comme un ami qui travaille chez moi à temps partiel.

— Je te l’attribue à temps complet. Ton domicile doit être constamment bien tenu, il y va de ta réputation. Bonne journée, scribe Iker. Toi et moi, nous avons beaucoup à faire.

 

— Un rêve incroyable, révéla Sékari à Iker : je mangeais de l’âne ! D’après l’interprète des songes que j’ai consulté, c’est excellent : promotion assurée pour moi ou l’un de mes proches.

— Ton rêve ne t’a pas trompé : le maire m’attribue une grande maison.

Sékari ne put retenir un sifflement admiratif.

— Ça alors… Tu deviens quelqu’un de vraiment important, dans cette ville ! Quand je pense aux sales moments qu’on a traversés, merci au destin. À quand le déménagement ?

— Immédiatement.

— Alors, préparons tes affaires !

— Les services de la mairie s’en occupent.

Iker, Sékari et Vent du Nord se rendirent à l’endroit indiqué par Héremsaf, une ruelle proprette située dans le beau Kahoun, non loin de l’immense villa du maire.

— C’est celle-là ? s’étonna Sékari.

— Exact.

— Pas possible… Qu’est-ce qu’elle est belle, toute blanchie à la chaux, avec un étage ! Et tu as vu la taille de la terrasse ! Accepteras-tu encore de m’adresser la parole ?

— Bien sûr, puisque tu habiteras ici comme intendant.

— Ça alors ! Attends, on n’entre pas comme des sauvages. Je vais chercher le nécessaire.

L’absence de Sékari fut de courte durée. Il revint avec une cuvette remplie d’eau parfumée qu’il déposa sur le seuil.

— Personne ne pénétrera dans cette résidence sans s’être lavé les mains et les pieds. Propriétaire, à toi l’honneur !

Dans la pièce réservée au culte des ancêtres, Sékari huma l’air.

— On a bien aspergé les murs avec de l’ail moulu, pulvérisé et trempé dans de la bière, constata-t-il. Ni serpents, ni scorpions, ni revenants ne nous importuneront.

Une salle de réception, trois chambres, des sanitaires neufs, une vaste cuisine, une cave digne de ce nom… Sous le charme, Sékari parcourut plusieurs fois les lieux.

— Et… le mobilier ?

— Je crois qu’il arrive.

Plusieurs employés municipaux apportèrent une impressionnante quantité d’objets. Sous l’œil attentif de Vent du Nord, Sékari les obligea à se laver les pieds et les mains avant de déposer leurs précieux fardeaux aux endroits adéquats.

Paniers et coffres de rangement pour les aliments, les vêtements, les sandales et les objets de toilette auraient satisfait les plus exigeants. Rectangulaires, oblongs, ovoïdes ou cylindriques, ils étaient soit en tiges de jonc ligaturées par des bandes de feuilles de palmier, soit en bois, et bénéficiaient de couvercles bien ajustés que l’on fermait avec des cordelettes. Quant aux nattes, qualité supérieure : brins transversaux de jonc croisés avec des brins longitudinaux de lin composant des carrés et des losanges de couleur. Les unes seraient étalées sur le sol, les autres accrochées aux fenêtres afin de servir d’écran contre le soleil.

Les tables basses et les tabourets à trois pieds ne manquaient ni d’élégance ni de robustesse, mais Sékari apprécia surtout les chaises basses paillées aux pieds de section carrée et au dossier légèrement incurvé, épousant la forme du dos. Grâce à leurs cadres que fixaient des tenons encastrés dans des mortaises superposées à angle droit, elles traverseraient les siècles. Et que dire des superbes lampes, composées d’une base de calcaire et d’une colonnette de bois imitant une tige de papyrus sur laquelle était posé un récipient en bronze destiné à recevoir l’huile d’éclairage !

Le souffle coupé, Sékari s’assit sur une chaise.

— Serais-tu nommé adjoint au maire ?

Le plus surprenant restait à venir : trois lits, un pour chaque chambre, doté d’un équipement comme Sékari n’en avait jamais vu. Il tâta doucement les sommiers fabriqués avec des écheveaux de chanvre tressés et fixés à un cadre en bois décoré de figures du dieu Bès et de la déesse hippopotame Touéris. Armés de couteaux, ils brandissaient des serpents et protégeaient le sommeil du dormeur. Le domestique posa sa tête sur les oreillers, bourrés de laine, et tomba en extase lorsqu’il palpa les draps de lin fin.

— Tu imagines, Iker, dormir là-dedans, surtout si on les parfume… Pas une fille n’y résistera ! Je les vois déjà en train de…

Le braiment de Vent du Nord interrompit les visions idylliques de Sékari. Sur le flanc ouest de la maison, l’âne venait de découvrir un jardinet et une petite étable au toit recouvert de feuilles de palmier. Litière confortable, mangeoire remplie de céréales, de légumes et d’un mets incomparable, des chardons : à l’évidence, Vent du Nord appréciait son changement de domicile.

Trois solides gaillards se présentèrent à la porte de la demeure.

— La cave ? demanda le premier.

Sékari accourut.

— Pour quelle raison ?

— On livre des jarres de bière de la part du maire.

Sékari regarda passer des poteries étanches au col étroit, cuites dans toute leur épaisseur et pourvues de deux anses. Les bouchons de limon garantissaient un breuvage de qualité.

— Bon… Suivez-moi.

À peine les jarres entreposées, un autre livreur apparut, porteur de pagnes de lin écru, formés de deux pièces symétriques cousues au milieu.

— La dernière mode, indiqua-t-il. Ce pagne descend jusqu’au mollet et monte jusqu’à la poitrine. Les deux plus longues pointes du triangle se nouent autour de la ceinture. La plus petite doit être ramenée d’arrière en avant entre les cuisses et s’attacher sur l’abdomen avec les deux autres. Si la manœuvre réussit, le tissu fait deux fois le tour du corps.

Iker essaya aussitôt et fut satisfait du résultat.

— On m’a donné ça pour le domestique.

Sékari reçut un magnifique balai aux longues fibres de palmier, repliées et assemblées par écheveaux. Deux ligatures sextuples maintenaient le manche rigide.

Pendant que l’intéressé testait son nouvel outil de travail, Iker contemplait un objet insolite qui n’aurait pas dû figurer dans son matériel de toilette : une cuiller à fard représentant une nageuse nue, la tête levée et tenant une coupe ovale en forme de canard. Elle, Nout, la déesse Ciel ; lui, Geb, le dieu Terre. De leur union dépendait la circulation de l’air et de la lumière qui rendaient possible la vie sur terre.

Elle.

Ce petit objet rendait soudain présente la jeune prêtresse, si lointaine, si inaccessible ! Simple erreur ou bien signe du destin ?

— Que comptes-tu faire avec ça ? demanda Sékari, amusé.

— Tu offriras cette cuiller à l’une de tes belles.

— Tu penses encore à cette femme que tu ne reverras jamais ! Je t’en présenterai dix autres, jolies et compréhensives. Avec une maison comme celle-là, tu deviens l’un des meilleurs partis de Kahoun.

Iker songea à la pierre exceptionnelle, la reine des turquoises, extraite de la montagne. Grâce à elle, il avait contemplé le visage de la femme aimée auquel nul autre ne saurait se substituer.

— Tu te tortures en vain, insista Sékari, et tu n’apprécies pas ta chance. Une demeure pareille et un emploi de scribe de haut niveau, tu te rends compte ?

— Ne m’as-tu pas parlé du Cercle d’or d’Abydos ?

Sékari fronça les sourcils.

— Je ne me souviens pas, mais quelle importance ? Chacun a entendu cette expression qui désigne des initiés aux mystères d’Abydos. Nous, on n’en fait pas partie, et tant mieux ! Imagines-tu une existence de reclus, sans aucun plaisir, loin du vin et des femmes ?

— Et si elle appartenait à ce Cercle ?

— Oublie-la et préoccupe-toi de ta carrière ! Pourquoi faire une tête aussi sinistre alors que tu as tout pour être heureux ?

— Sauf ton respect, mon ami, tu ne comprends pas la raison de cette montagne de cadeaux.

Sékari s’assit sur un tabouret.

— Tu es reconnu comme un excellent scribe et tu bénéficies des avantages attachés à ta fonction ! Quoi d’étonnant ?

— On veut m’acheter.

— Tu divagues !

— On veut m’empêcher de mener plus loin mes investigations et de découvrir la vérité. Un bon poste, une belle maison, l’aisance matérielle… Que souhaiter de plus, en effet ? Calcul habile, mais il ne m’abuse pas. Personne ne m’arrêtera, Sékari.

— Vu sous cet angle… Mais n’exagères-tu pas ?

— Aux yeux des autorités de cette ville, je représente un danger. Elles tentent de m’endormir.

— Admettons que tu aies raison. En ce cas, profite des circonstances ! Si la vérité que tu cherches te conduit au désastre, pourquoi ne pas y renoncer et te satisfaire de ce qui t’est offert ?

— Je te le répète : personne ne m’achètera.

— Bon, moi, je vais faire mon premier ménage, puis préparer le déjeuner.

Iker monta sur la terrasse.

Ici, il ne se sentait pas chez lui. En essayant de l’assoupir, ses adversaires n’aboutissaient qu’à conforter sa détermination.

De son pagne, le scribe sortit le couteau avec lequel il tuerait Sésostris et laissa le soleil jouer sur sa lame.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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